Eleni de Yiannis Ritsos avec Vassilis Papavassiliou

L’ ébauche de cette représentation  s’est construite lors d’une soirée théâtrale intitulée « Monsieur Yiannis Ritsos » qui a eu lieu à Pnyka dans le cadre du Festival d’Athènes en 1999.

C’est alors,  qu’à travers l’anthologie de son œuvre, plusieurs lectures ont tenté de tracer un profil scénique du poète. Une grande partie d’ «  ELENI » était déjà dans cette composition de lectures théâtralisées.

Il ne s’agissait pas d’une représentation « vraie » même si en termes de « vraie représentation » il n’y a que Dionysos qui  peut en juger.

Ce qui est certain en tous cas, c’est que ce soir là,  l’occasion a été saisie d’approfondir la réflexion autour du poète et de mettre en valeur plus précisément le caractère, la tonalité et la perspicacité de ses textes théâtraux.

Puis c’est en 2001 que la représentation voit le jour grâce à une coproduction entre l’Université d’Athènes, ET1 la Chaîne Nationale Grecque et les Théâtres Municipaux d’Agrinio et de Larissa.

Le théâtre de Ritsos est un théâtre de langue et d’idées.

La passion humaine, qu’elle concerne l’âme féminine ou masculine, s’éclaire tendrement et en même temps implacablement, comme l’objet d’un violent conflit de forces qui portent les beaux noms de Désir, Gloire, Beauté et tissent la toile de notre Destin.

Dans les monologues de Ritsos, la passion ne s’expose pas comme un vécu direct, mais comme une rétrospective dont le véhicule est la langue. Et  de plus : la langue et ses jeux sont la seule identité de ces héros.

Les noms de  Aias, Orestis, Eleni ….ne balisent pas des existences individuelles mais des nœuds du Mythe ; autrement dit de la force invincible de l’ Impersonnel qui tisse et détisse la petite vie de chacun de nous.

Que faisait d’autre d’ailleurs la tragédie antique ?

Aujourd’hui à l’occasion du centenaire de Yiannis Ritsos nous poursuivons nos efforts avec l’espoir qu’ainsi nous contribuons à la redécouverte de son œuvre, du moins théâtrale ; d’ailleurs, ceci vaut pour nous pour l’intégralité de son œuvre qui reste une source de questionnements toujours ouverte.

Vassilis Papavassiliou

Vassilis Papavassiliou

Est né à Thessalonique en 1949. Il a étudié jusqu’en 1974 à l’Ecole d’Art Dramatique du « Theatro Technis » (Théâtre d’Art) dirigé par un des plus grands metteurs en scène  Charles Koun. En tant que comédien, il a collaboré avec la troupe de ce théâtre pendant sept ans avec les metteurs en scène suivants : Charles Koun, Yiorgos Lazanis, Mimis Kougioumtzis.

En 1982, Il fut cofondateur de la compagnie théâtrale « La scène » et de 1986 à 1990 il est  fondateur et inspirateur de l’organisme théâtral « Epoque ».

De 1984 à 1985 il fut directeur artistique du Théâtre Municipal des Serres (Macédoine) et du Théâtre National de la Grèce du Nord de 1994 à 1998.

Parmi ses mises en scène :

« La cruche cassée » de Heinrich Von Kleist, avec Lefteris Vogiatzis

« La nouvelle maison » de Carlo Goldoni,

« Foi, Amour, Espérance » de Ödön Von Horvath,

« L’habilleur » de Roland Harwood,  « Été » de Edward Bond, « Diamants et blues » de Loula Anagnostaki,

« La cagnotte » d’Eugène Labiche, « Babylone » de Dimitris Vyzantios, « L’ami véritable » et « Une des dernières soirées de carnaval » de Carlo Goldoni, « Ajax » et « Œdipe roi » de Sophocle, « Eleni » de Yannis Ritsos, « La fausse suivante » de Marivaux,

« Si une nuit d’hiver » De Filippo et Pirandello… » (adaptation de l’œuvre d’Eduardo de Filippo « Homme et galant homme »), « Iphigénie en Tauride » de Johann W. Goethe. 

 « La poésie n’a jamais le dernier mot

Le premier, toujours »

Yannis Rítsos (1909-1990), poète grec

Biographie

Né à Monemvassia en Laconie, cadet d’une famille de grands propriétaires terriens, il est imprégné par ce “rocher” natal, lourd de souvenirs historiques. Sa famille bientôt ravagée (ruine économique, mort de la mère et du frère aîné, folie du père et de la sœur) et la maladie personnelle (séjours en sanatorium) marquent sa vie et obsèdent son œuvre. Prolétarisé, précarisé – il survit en calligraphiant des actes juridiques à l’Ordre des avocats et en participant à des spectacles de danse classique -, il adhère au Parti Communiste grec à la fin des années 20. Cet engagement lui vaudra de connaître les camps de « rééducation nationale » après la guerre civile qui déchire le pays au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Mais Rítsos va encore partager avec sa génération de nouvelles épreuves lorsqu’il est à nouveau arrêté lors du putsch des Colonels, en avril 1967, et déporté aux îles de Yaros puis de Leros. C’est à cette époque que sa renommée s’étend au delà de son pays, notamment en France sous l’impulsion d’Aragon qui le salue comme « le plus grand poète vivant » et mène campagne pour sa libération. À la chute des Colonels en 1974, Rítsos acquiert, avec la liberté, un statut hugolien de « poète national ».

Son œuvre, jusque là de facture assez classique, s’ouvre à des influences nouvelles et se rapproche par certains aspects du surréalisme. En Grèce, elle rencontre un vaste écho populaire avec plusieurs de ses poèmes mis en musique par Théodorakis. Si Rítsos reste fidèle au parti communiste d’obédience soviétique, à la différence de la plupart des intellectuels grecs qui se tournent vers un “eurocommunisme” dénonçant l’intervention en Tchécoslovaquie, il n’en poursuit pas moins une œuvre peu conforme à ce que son public pouvait en attendre et qui reste hantée par la tragédie familiale originelle : il revisite les grands mythes antiques au moyen de ses souvenirs de Monemvassia en publiant une série de monologues dramatiques centrés sur les personnages d’Oreste, de Phèdre, d’Hélène, de Philoctète, etc.

En marge de ces recueils importants, Rítsos multiplie les séries de très courts poèmes qui mêlent humour, visions cauchemardesques et notations d’un quotidien sacralisé. Il meurt alors que s’effondre, dans les pays socialistes, le rêve pour lequel il a lutté et souffert pendant tant d’années. Son ancienne gloire “militante” va alors compromettre sa gloire littéraire et entraîner son œuvre, à l’étranger du moins, dans un discrédit dont elle mériterait amplement de sortir.

Bibliographie :

  • Tracteurs (1934)
  • Épitaphe (1936)
  • Grécité (1945-1947)
  • Symphonie du printemps (1938), mis en musique par Mikis Théodorakis en 1966
  • Vieille mazurka au rythme de la pluie (1942)
  • Les voisinages du monde (1949-1951)
  • La sonate du clair de lune (1956)
  • La maison morte (1959-1962)
  • Oreste (1962-1966)
  • Dix huit chansons de la patrie amère (Leros, septembre 1968), mis en musique par Mikis Théodorakis
  • Pierres Répétitions Barreaux (1968-1969)
  • Chant de victoire (1977-1983)
  • Les négatifs du silence (Samos, 1987)
  • Tard, très tard dans la nuit (Athènes, 1987-1989)

Yiorgos Yiannakakos est né à Keratsini au Pirée en 1967. Il a terminé  ses études de théâtre à l’Ecole d’art dramatique « Veaki » d’Athènes en 1989 en parallèle à des études de kinésithérapeute.

Il a collaboré avec le Théâtre National, le Théâtre National de la Grèce du Nord, le Théâtre d’Art « Charles Koun », le Théâtre Municipal de Kozani, le Théâtre du Nouveau Monde, le Théâtre de Metaxourgio. Il a joué dans plusieurs  pièces du répertoire grec et international en travaillant avec les metteurs en scène suivants : A. Voutsinas, St. Ntoufexis, D.Chronopoulou, M. Kouyoumdzis,V.Papavassiliou, Rania Oikonomidou, M. Mastoraki, A. Staikos, Rania Papadimitriou, N.Sakalidis, K, Damati, D. Exarchos, V. Théodoropoulos, S. Tsakiris, Niketi Kountouri, V. Mavrogeorgiou  et d’autres.

 

Ioannis Katsanos,  a fait ses études de Lettres à l’Université de Crète en Grèce (section Etudes du Moyen-Age et Contemporaines). Durant cette période il a suivi un cours de Civilisation française à la Sorbonne ainsi que des études à l’ Ecole cinématographique  « L.Stavrakos » à Athènes (à la section des  metteurs en scène (1983-1984). Ensuite, il a travaillé pendant quinze ans à Chalkis en tant que professeur de lettres modernes dans l’enseignement secondaire. Il a aussi travaillé, un an en tant qu’enseignant détaché aux Archives Nationales de Grèce pour le département de la Préfecture d’Eubée. Et puis sa passion pour le théâtre et son engagement pour l’enseignement font qu’il accepte différentes responsabilités :

1994-1998 : Directeur Artistique au Théâtre de Chalkis en Eubée et Metteur en scène.

1997-2001 : Président de l’Association des Enseignants de la Préfecture d’Eubée.

Il a mis en scène de plusieurs spectacles en Grèce et en France où il a vécu.

En effet, de 2001 à 2007 il arrive à Marseille en tant que professeur détaché de l’Education Nationale Grecque pour enseigner à l’Ecole Grecque de Marseille et au Collège et Lycée Thiers de Marseille. L’année d’après il enseigne à l’Ecole grecque de Lyon et au Collège Vendôme.

Depuis septembre 2009 et après un bref retour en Grèce il est nommé Maître d’Εnseignement de Grec Moderne à l’Université Libre de Bruxelles

Il prépare actuellement une thèse sur le sujet : Le mythe oedipien dans la deuxième  moitié du vingtième siècle : Théâtre, Littérature, Opéra, sous la direction de Madame Inês Oseki-Dépré à l’Université de Provence (Aix- Marseille I).

 

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